L’ITW / Chronique : SusbstanS « À chacun ses addictions »

La scène française ... Au delà du fait que mon anglais est assez limité, Shades of Blog souhaite surtout et avant tout rendre hommage et donner la parole aux groupes de notre pays. Malgré la galère quotidienne que vivent nos artistes, la quasi totalité d’entre eux gardent un moral d’acier, une mentalité à toutes épreuves.

C’est le cas pour les normands de Substans, plus de dix ans à se forger une personnalité, à faire ses gammes, à répéter encore et toujours avec pour seul objectif; s’éclater en faisant du gros son. Je vous épargne le fameux couplet qui explique que je me suis perdu une fois de plus sur le net (putain un jour je vais vraiment me perdre au sens propre) et que je suis tombé sur Substans. Entretien et chronique donc, avec l’un des guitaristes, le très imaginatif et romancier Nico.

(En bas de l’article un streaming complet et légal de Becoming, premier EP du groupe est disponible.)

L’interview de SubstanS avec Nico (guitares) par Shades of God

Shades of Blog - Nico, merci de m’accorder cette interview, peux-tu dans un premier temps nous présenter SubtanS et ses membres ?

Nico : Salut et merci à toi. SubstanS est un groupe de Metal originaire de Rouen. Une bande de potes qui essaie autant que possible d'envoyer du gros son en se faisant plaisir. Le groupe existe depuis dix ans, mais on va dire que la machine a vraiment décollé à partir de 2011 avec l'arrivée de sang neuf et l'expérience acquise au cours des années.

Dés la première écoute, j’ai été interpellé, voire scié par deux choses ; votre qualité technique et le son impeccable de votre production. Est-ce le fruit d’un long travail, ou êtes-vous juste ... doués ?

Un grand sage dénommé Michael Angelo Batio a un jour révélé le secret de la réussite, les fameux trois « P » : « Practice, Practice, Practice ». Blague à part et toutes proportions gardées, chacun bosse simplement son instrument pour qu'on soit en mesure de composer et jouer des titres qui donnent envie de bons headbangings !

A part ça, on joue (ou on a joué) presque tous dans d'autres groupes : Stabwound, Warkult, Tetchiot Krov, Yuck, Asthénie, Attila Superstar ... Donc ça a participé à notre « formation » de musiciens.

Pour ce qui est de la production de « Becoming », c'est Nico du groupe Noein, un très bon pote, qui a enregistré et mixé notre EP. Il connaissait bien le groupe et savait quel son on voulait. Tout s'est déroulé très naturellement.

Pour nous, cet enregistrement était synonyme de nouveau départ et on s'est donc donné pour la première fois les moyens d'avoir un cd de qualité dont on est fier. On voulait faire les choses de manières plus pro et ça s'est également traduit par une nouvelle identité visuelle pour laquelle on a fait appel à Greg de Visual Injuries.

Musicalement, vous-vous définiriez dans quelle branche du Metal ? (Les étiquettes encore et toujours)

Haha bonne question ! Je te dirais que nous sommes au départ inspirés par ce qu'on a écouté durant l'adolescence et qui nous a profondément marqué : Pantera, Sepultura, Slayer, Machine Head ... C'est notre culture de base et tu peux ajouter une quantité infinie d'autres super groupes qu'on adore comme Loudblast, Pro Pain, Carcass, Lamb of God, Hatesphere, Mastodon, White Zombie. Bref, la liste est longue !

A partir de là, à toi de nous dire comment tu nous catégorises, car on est toujours surpris de voir certaines références qu'on ne connait même pas dans des chroniques de notre EP.

En parlant de votre musique, votre chanteur est incroyable, son timbre de voix est puissant et peu banal, vous l’avez trouvé où ? (Hahaha)

Jérémie a une très vieille histoire, d'aucuns ont écrit des sagas sur sa trépidante vie, longue de bientôt mille ans. Il a participé à la bataille d'Hastings, était l'écuyer de Guillaume le Conquérant. Il a pris part aux raids vikings qui l'ont mené aux portes du Vatican. Jérémie a rencontré le pape et l'a épargné. Quelle classe. Il a par la suite côtoyé la piraterie et le rhum, mais nous ne savons que peu de choses sur cette période de vices et d'addictions. Il vit aujourd'hui sur les plages de Normandie, seul, dans un bunker très cosy.

Pour ce qui est de sa voix, tu peux t'imaginer qu'autant d'aventures et d'alcools ont forgé ce timbre si reconnaissable, mais en fait nous l'avons totalement trafiqué en studio. En tous cas, il a sorti deux énormes albums avec son autre groupe Yuck, qui n'existe malheureusement plus.

Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

Au risque de te surprendre on voudrait faire un album qui déchire et faire un max de dates !

Comment vous percevez la scène Metal actuelle en France ? Il y’a-t-il de la fraternité comme dans les 90’s entre les groupes et le public ?

Pour être honnête, on a une vision bien incomplète de ce que peut représenter la scène actuelle. Hormis Jérémie qui du haut de ses 69 années a connu la genèse de Black Sabbath et consorts. On a côtoyé la scène française qu'à la fin des 90's. Mais il doit bien y avoir encore de la fraternité aujourd'hui, puisque les groupes comme le public sont toujours actifs. On croit surtout qu'il existera toujours des passionnés de Metal et qu'aujourd'hui le métalleux peut revêtir le costume de l'ouvrier comme du cadre sup. Ça devient sérieux là !

Qu’est ce qu’ont peut vous souhaiter pour le futur ?

Notre quête est longue, mais nous cherchons … Nous cherchons. Un jour trouverons-nous peut-être cette fameuse clairière où nous attendent les filles faciles, les hommes généreux et des substances à profusion ! Donc oui, continuer SubstanS, faire de la bonne musique et se faire plaisir.

Pas de dernière question sur Shades of Blog, mais un espace libre, je t’en prie, exprime toi comme tu le souhaites !

Merci à nouveau pour ton intérêt et ta démarche. Pour ceux qui veulent en savoir plus et surtout écouter du gros son, je vous invite à écouter notre EP, qui est en streaming intégral sur notre bandcamp, et je lance un appel aux groupes, promoteurs, salles et autres motivés de l'organisation : on vient jouer chez vous quand vous voulez !

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La chronique de Becoming 

Il m’arrive très régulièrement de dire que nous sommes noyés dans un océan de productions. À l’heure d’internet, tout est permis; les groupes se multiplient, ils envahissent les plates-formes musicales, c’est un tsunami d’albums et de EP’s qui nous balaient chaque jour. Pourtant la majorité d’entre eux devraient y réfléchir à deux fois avant de balancer leurs musiques. On ne s’improvise pas bons musiciens, on le devient ! C’est avec le temps et la sueur que se construit un bon groupe, c’est avec de la détermination et de l’expérience qu’on passe des paliers  pas avec un ordinateur, deux cartes sons et trois logiciels piratés. Substans l’a compris ...

Fort d’une expérience forgée avec les années et dans les répétitions, c’est en 2013 que Substans sort son premier EP : Becoming. Dès la première écoute on est saisi par le son impeccable de la production, un mixage de haute volée, un mastering nickel, pour du travail dit « maison » c’est joliment fait. Ensuite, c’est la technique des musiciens qui vous donne un coup, ça tient la route et pas qu’un peu. Les riffs sont puissants, forts, les breaks biens placés, les accélérations fulgurantes et maîtrisées, bref y’a du boulot derrière. Et que dire de la voix ... Jérémy possède un timbre incroyable, un peu old school sur les bords mais pas trop ! Ajouté à cela des soli de temps à autres et vous obtenez un mélange détonnant entre le Thrash, le Groove et le Death Metal.
Cet EP est superbement ficelé, il va droit au but et ne s’encombre pas de détails superflus et totalement dispensables. Le rythme est soutenu du début à la fin et incite à un frénétique headbang tout du long. On en est presque à regretter qu’il ne possède que cinq titres.

Substans à tout pour faire plus, j’entends par là faire un album, un vrai, si un label me lit, qu’il se pose des questions et qu’il contact vite les normands ... Toi par contre le lecteur lambda, file sur le Bandcamp du groupe et commande donc Becoming, il est au ridicule prix de 5€ avec 1€ de frais de livraison, t’as pas d’excuse si tu ne le commandes pas ... Non t’en as pas !

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En écoute : Becoming

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Shades of God.