Donner la parole aux groupes, leur permettre de s’exprimer. C’est une des motivations principales de l’existence de Shades of Blog. Pour The Apostasy je n’ai pas hésité une seule seconde. Quand je suis rentré en contact avec Julien et Toff, ils étaient en train de finaliser leur EP Ite Missa Est. Au-delà de la musique, c’est aussi l’état d’esprit et la determination de ce duo qui m’a donné envie d’en savoir plus sur The Apostasy. Il est donc temps, pour vous, de vous faire votre idée à travers cette interview et la chronique du EP.
L’interview de The Apostasy avec Julien et Toff par Shades of God
Salut les The Apostasy, merci d’accorder cette interview à Shades of
Blog, dans un premier temps, pouvez vous nous parler du groupe et de sa formation ?
Salut Shades of God et merci,
Julien :
L’idée de faire un groupe ensemble est assez vieille, il y a quatre ans ou plus. Au
début on en discutait comme ça en délirant puis plus tard Toff a commencé à
m’envoyer des riffs auxquelles que j’ai tout de suite accroché. Je les ai bossé puis, enregistré mes parties batterie par dessus. Là on s’est dit qu’il y avait un coup à
jouer. Mais ça a un peu traîné car à cette époque, Deep Violence, notre
groupe de Thrash avec lequel nous avons sortit deux EP, nous prenais pas mal de
temps. Et c’est suite à des différends dans Deep Violence qu’on s’est dit
l’année dernière qu’il fallait s'exciter la bite et avancer vite sur le projet,
et on en est là ...
Toff : Pour
la formation, on ne peut pas faire plus simple ; deux mecs, un point commun, c’est
tout. Pourtant on a essayé de prendre d’autres musiciens mais sans aucun
résultat.
Quelles ont été vos motivations à la création du groupe ?
Toff : Le
seul mot d’ordre: AUCUNE LIMITE. On se fait plaisir, sans aucune prise de tête,
on ne se pose pas de question. Je compose, on met en place et si c’est bon on
garde, sinon on jette. C’est simple comme méthode.
Julien :
Pouvoir faire ce qu’on veut et ne pas être figé dans un style en particulier.
Le gros avantage de Toff est qu’il possède une grande culture musicale et ça,
ça aide énormément pour la composition. Moi je voulais monter un projet un peu
atypique et je crois que c’est plutôt réussi, bien parti, et c’est tant
mieux!
On sent que The Apostasy à des influences diverses, quelles sont vos
principales sources d’inspiration ?
Julien : Comme on a dit dans une précédente
interview, on écoute beaucoup de musique, surtout Toff. Ça va du Pop/Rock
jusqu’au Metal dans son intégralité. Il y a plein de choses à prendre dans
tous styles de musique. Pour certaines personnes la musique classique c’est
ultra ringard alors que c’est une musique extrêmement riche qui en a inspiré
plus d’un, on ne peut pas passer à côté de ça.
Comment se passe le processus d’écriture des titres ?
Toff : Tout est basé sur notre méthode de travail. Je
compose toute la partie musicale plus ou moins dans le bon sens. La plupart du
temps les morceaux sont faits en une fois. C’est très rare qu’on revienne sur un
morceau mal construit. Ça marche plutôt bien du premier coup. Après j'envoie
tout à Julien qui joue les parties batterie chez lui et qui à son tour me
renvoie les morceaux quasi complets. On revoit ensemble les petits détails et
on rejoue tant que la base n’est pas stable. Le chant arrive juste après, je
fais du « bla-bla » pour le placer, puis on modifie les arrangements si
on a besoin de laisser plus de place au chant. Le plus rigolo se passe après,
le moment de jouer le reste des instruments. Là, le processus est long et
diffèrent du reste car il ne faut pas trop en faire et bien choisir les
instruments à utiliser. Voila comme ça tu sais tout sur notre méthode de
travail. Ah oui j’allais oublier, tout ça sans se voir et répéter comme un
groupe standard, on se voit juste pour les concerts et quelques petites répètes
de temps en temps mais c’est rare. Tout se fait à la maison ou en studio. Ça
c’est la méthode THE APOSTASY !
Julien : Moi
j’aurais dis avec un crayon mais bon!!
Les paroles sont très axées sur la religion, tout comme le nom du groupe
d’ailleurs, que doit-on en déduire ?
Julien : Que
cela n’en déplaise à certains, je ne supporte pas les religions. Pour moi
c’est une perte de temps et d’argent (hé oui ce n’est pas gratos les gars). Ça
n’apporte rien de bon, que des guerres et de la haine entre les peuples.
Malheureusement la religion est encore trop présente dans notre société.
L’apostasie pour ceux qui ne savent pas, c’est l’acte de se faire débaptiser
(si ça existe, fait le) et peu importe la religion. À savoir également que dans
certaines de ces religions ou certains pays on te tue si tu le fais. En fait tu ne peux
pas sortir d’un truc dans lequel t’as pas voulu rentrer, c’est quand même
dingue, inhumain et complètement contradictoire avec le ramassis de conneries
qu’on trouve dans leurs bouquins. FUCK OFF !
Toff : Pas
mieux … Peut-être même pire, alors je ferme ma gueule. (auto censure)
La liberté d’expression signifie quoi pour vous ?
Toff : C’est
un terme utilisé trop facilement et par trop de monde. Pour moi ça ne signifie
rien. Demain tout le monde marche main dans la main, et le lendemain ils se
foutent sur la gueule pour une place de parking. On l’a bien vu pour Charlie
Hebdo. Après le drame tout le monde marche ensemble et une semaine plus tard pour
la parution du nouveau Charlie, ils sont prêts à s’égorger pour avoir leur
journal … Il ne faut pas faire l’amalgame entre solidarité et liberté
d’expression, une belle bande de cons.
Julien :
C’est un droit fondamental, très important que je défends. Mais à vrai dire je
me pose des questions sur la “liberté d’expression”. Existe-t-elle encore ? Quand
on voit les évènements passés tout ça pour un / des dessin(s) ainsi que l’acharnement
médiatique et politique sur Dieudonné (j’adore ces spectacles) entre autre, la
réponse à ma question est NON. Je
pourrais en débattre pendant des heures mais il faut arrêter de gober
tout ce que les journaleux de merdes nous balancent et qu’on laisse les
artistes s’exprimer comme ils le souhaitent.
Question traditionnelle pour Shades of Blog, que pensez-vous de la scène
Metal française et de son public ?
Julien :
Elle est très bonne cette scène Française. Il y a d’excellents groupes aussi
bien connus que non connus. Elle manque quand même à se faire connaître, mais
par la force des choses elle aura je pense un impact très fort dans les prochaines
années. Le public est présent, heureusement d’ailleurs, mais on s’est déjà vu
jouer devant 10 personnes et là tu te dis, ”Mais il est ou le public ?”
Heureusement cela arrive à tout le monde, même au plus grand!
Toff : Pour
ma part j’ai décroché un peu de tout ça depuis un petit moment. Mon avis ne
vaut donc pas grand chose … Putain je vais me faire des potes avec des réponses
comme ça.
Quels sont vos projets pour 2015 ?
Julien :
Essayer de trouver un maximum de dates, c’est primordiale pour se faire connaître
mais on ne va pas attendre qu’on nous appelle, donc on a pris les devants en
envoyant des tonnes de mails à des assos, salles etc … Mais les réponses se
font rares. Cependant je ne baisse pas les bras. On aimerait également
enregistrer notre premier album mais ça, c’est pour la fin de l’année si tout
se passe bien. Les concerts se faisant plus rares à cette période de l'année on
s’enfermera dans le studio de Toff et là, la magie opérera.
Toff : Des
dates, des dates, des dates …
L’avenir du Metal en général, vous le voyez comment et sous quelle forme
?
Julien :
Compliqué. De plus en plus de salles ferment leur porte. Ces salles étaient
propices au développement des groupes
tel que The Apostasy mais également sur la culture au sens large. Après les
assos se font rares ou ont rarement le poignon pour faire venir des têtes
d’affiches et des petits groupes. S’ils demandent des milles et des cents
alors là ça n’encourage pas pour continuer malheureusement, donc ça ferme ...
Toff : Moi
ça fait 20 ans que je fais des concerts
alors je vois bien le vent tourner. A une époque pas si lointaine on trouvait des salles, des
cafés-concerts, des festivals et des assos qui faisaient tourner plein de
groupes partout avec hargne et passion. Les disquaires faisaient un boulot
terrible de communication, et là, internet pointe sa bite et le drame commence.
C’est parti en couille au fur et à mesure, les disquaires ferment les uns après
les autres, les magasins d’instruments prennent la même direction et c’est
l’effet boule de neige. Maintenant pour parler musique tu restes devant ton
écrans tu lis les forums à la con ou personne n’est jamais d’accord
sur le groupe en question et toi si ça te plaît tu télécharges et tu écoutes
sur ton mp3 puis tu critiques le son parce qu’il est trop compressé …
Bande de
couillons.
Ça ne peut pas fonctionner ! Enfin
ça reste mon point de vue et surtout dans notre région.
Cet espace est le votre, je vous laisse le mot de la fin,
EXPRIMEZ-VOUS !
Julien :
Merci à toutes les personnes qui nous encouragent et nous soutiennent, surtout
toi Shades, ceux qui donnent leur critique sur notre zic, likez et faite likez notre putain de page Facebook à tous vos potes Metalleux et Metalleuses ...
C’est con à dire mais le compteur donne des passes droit !
Toff : J’ai
dis assez de conneries je la ferme.
Mais merci à toi bien sûre et à tous
ceux qui nous suivent depuis le début, et aux prochains tant qu’on y est.
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La Chronique de Ite Missa Est
Certains projets musicaux naissent par le fruit du hasard, d’autres par la motivation commune de plusieurs personnes de s’exprimer. Pour The Apostasy c’est un peu les deux. Ces deux musiciens de l’Est de la France se connaissent bien pour être membres du même groupe de Thrash, Deep Violence. Cependant, au fil du temps de nouvelles envies sont apparues et celles-ci ont pris vie avec la création d’un nouveau projet.
The Apostasy est donc la rencontre de deux hommes, mais aussi la rencontre de plusieurs univers musicaux. Le duo propose un Metal riche et très varié, passant du Death, au Thrash, au Progressif, à l’atmosphérique. Le plus difficile dans tout ça, c’est de savoir lui faire prendre vie. Il ne suffit pas d’avoir des idées, des influences ou juste une bonne dose de motivation. Non, il faut surtout être capable d’orchestrer ces choses et de les mettre dans le bon sens. Avec une méthode de travail très personnelle et bien à eux, The Apostasy prouve qu’ils en sont capables, et que, le résultat et plus que probant.
Ite Missa Est se compose de six titres, dont une intro et une outro. Cela ne fait donc plus que quatre titres pour analyser et apprécier la performance. Si on peut légitimement penser que quatre morceaux c’est peu, c’est déjà bien assez pour se forger une opinion et « juger » le groupe (putain je déteste ce mot). Si l’univers musical du groupe est vaste, le premier constat que l’on peut faire d’amblé est que le duo possède une maîtrise parfaite des instruments. On sent et on entend tout de suite que nous n’avons pas affaire à des débutants, techniquement, c’est solide. Ensuite, structurellement c’est également bien fait, les titres s’enchainent avec cohésion, cet EP suit une ligne directrice et ne s’éparpille pas. Le dernier point que l’on constate rapidement se trouve dans les vocaux, Christophe possède une palette vocale assez large qui lui permet de tenir un chant guttural, criard ou plus clair, en faisant passer beaucoup d’émotions.
Dans le détail, c’est un peu plus complexe à chroniquer. Certains univers ne s’expliquent pas, ou très difficilement. Il en reviendrait à expliquer un texte sacré, ou un poème. Les explications et les sentiments doivent venir de l’écoute et chacun aura sa propre perception de la musique. Car oui, c’est aussi ça une oeuvre musicale, c’est une chose personnelle, où chacun doit trouver sa façon de l’aborder. Personnellement j’ai trouvé la mienne, je vous souhaite de trouver la votre, et pourquoi pas ... Avec l’aide de Dieu ...
Pour conclure je dirais que cette première sortie de The Apostasy établit des bases et donne une idée de ce que pourrait être un album complet. Surtout qu’il a été auto-produit et enregistré en à peine une mois. Avec un peu de chance, nous pourrions être fixés d’ici à la fin de l’année, espérons le.
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Bandcamp
Contact : apostasyfrance@gmail.com
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En écoute : Forgive me God et The Faith
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Shades of God.
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