samedi 3 janvier 2015

Chronicle of the Past #2 : Type O Negative - October Rust



« Putain Peter Steele est mort! » c’est par SMS que j’ai appris le décès du bassiste-chanteur de Type O Negative durant la matinée du 15 avril 2010.
Immédiatement j’ai pensé aux longues heures durant lesquelles j’ai écouté October Rust. Aujourd’hui encore j’en connais les titres par coeur, il faut dire que cet album sorti en 1996 a tout d’un succès commercial. Le Metal gothique du groupe est très accessible d’écoute, la recette est bonne; des paroles axées sur l’amour, le sexe et quelques titres ayant des allures de ballades romantiques.
Pour autant ces badass n’ont pas des têtes de gendres idéals, le regretté Peter Steele en particulier, et disons le tout de suite, la voix et le physique de cet archétype du brun ténébreux ne sont pas étrangers au succès de l’album, loin de là même ... 
October Rust succède à « Bloody Kisses » paru trois ans auparavant en 1993, et qui a lancé le succès commercial du groupe. Type O Negative est à cette époque signé chez Roadrunners Records, le marché du disque se porte bien, et ça gaz pour le label qui vend des palettes entières de Cds à travers le monde. Il faut dire que le roster a de la gueule, l’écurie compte dans ses rangs Sepultura qui est à son apogée, Machine Head qui avec « Burn My Eyes » explose et se positionne comme un futur grand, on y trouve également Fear Factory, Obituary, Life Of Agony, Deicide, Madball ou encore Coal Chamber pour ne citer qu’eux. Bref, le label fait dans l’éclectisme, tous les styles qui fonctionnent sont représentés, les budgets promo sont colossaux, tout comme les rentrées d’argents générées par les ventes de disques, de merch, et de tournées. Les conditions sont optimales donc pour la sortie de October Rust le 20 août 1996. 


Type O Negative est un groupe à l’humour caustique; au lancement du disque dans la platine l’auditeur est pour le moins surpris. En effet la première piste est vide, juste un bruit qui pourrait faire croire à un défaut de fabrication du Cd ou pire une défaillance de votre matériel ! Il n’en est rien, c’est le groupe qui a délibérément souhaité commencer l’album de cette façon. La seconde piste « Untilted » est elle aussi une blague, on entend les gaillards discuter et rigoler. Il faut attendre le troisième titre pour enfin entrer dans les choses sérieuses et on y est de plein pied, Ladies and Gentlemen, this is : Love You To Death.

L’intro est jouée au piano avec des nappes de claviers enivrantes et la voix de Peter Steele débarque, rauque, suave, le brun ténébreux séduit essentiellement la demoiselle avec son organe, mais ne laisse pas indifférent pour autant les mélomanes et amateurs de musique Gothico-Metal. Somptueux, le titre est long, plus de 7 minutes, son ambiance mélancolique est sublimée par un son de guitare très particulier, saturé certes, mais absolument pas violent et en parfaite concordance avec la base rythmique. Les paroles sont elles dans le ton romantique et parle d’un homme près à tout pour sa belle, lui allumer ses cigarettes, faire de ses désirs ses propres lois et bien évidemment l’aimer jusque son dernier souffle.
La tristesse dégagée par le morceau n’est pas feinte, et on sent la sincérité, on ne tombe pas dans la guimauve pour autant, mais soyons franc, nous sommes tout de même sur un titre formaté que les mauvaises langues n’hésiteront pas à qualifier de « pop ». 
Love You To Death est parfait pour faire office de premier single, sa version est raccourcie à 4 minutes pour le support et le clip est diffusé sur MTV en version « censuré » étant donné le caractère assez "sexuel" de la chanson.

Suivent les titres;  « Be my Druidess » et « The Green Man » si le premier propose parfois un rythme plus soutenu il n’en reste pas moins dans l’ambiance froide et triste voulue par le groupe, le sexe est toujours présent dans les paroles mais à celles-ci s’y mêlent des éléments plus classiques diront nous, avec pour thème la nature et le paganisme. Telle une belle ballade en forêt un froid matin d’automne « The Green Man » est un enchaînement parfait qui replace l’auditeur sur des bases plus calmes, limite mystiques.

« Red Water »  est en revanche plus gothique et ténébreuse, guitares lourdes, clavier accentuant une atmosphère mélancolique voire malsaine. La voix du géant Steele quant à elle est lancinante, proche des plaintes et de la douleur, ce titre est réellement formidable et plus éloigné du standard single que propose justement la piste suivante.


Avec « My Girlfriend’s Girlfriend » Type O Negative et Roadrunner Records envoient un message clair; faire un single formaté grand public qui servira d’outil promotionnel et de second single et c’est très réussi. Le titre ne dépasse pas les quatre minutes, il est plus rythmé se voulant résolument plus Rock avec tout de même des passages plus « doux ». Pour autant, il ne contraste pas forcément avec le reste de l’album, l’une des thématiques de base étant respectée (le sexe) et l’aspect gothique est bien présent. La lecture du titre est assez claire j’imagine, pas besoin de trop détailler, notre cher ami Peter fait ici étalage d’une relation à trois qu’il entretient avec sa petite amie, et ... la petite amie de sa petite amie. En lisant entre les lignes nous pouvons aussi y comprendre que le groupe plaide pour une sexualité libre et non cachée «  Hey we don’t care what people say, when walking hand in hand down Kings Highway ... » 
Lui aussi très réussi, le clip met en scène de façon très fidèle les paroles, et utilise à merveille le physique avantageux de Peter Steele, avec plus de deux mètres et 110 kilos il eut été fort dommage de ne pas en tirer profit.

Nous arrivons donc à mi album et on peut déjà considérer October Rust comme une réussite, tant le groupe a su donner un côté "commercial" à un style qui ne l’est pas forcément. La seconde partie se veut dans la même vaine, quoiqu’un peu redondante, la recette est bonne et seuls les fans arriveront au bout des 70 minutes sans peine. En vrac on peut citer une bonne reprise de Neil Young avec « Cinnamon Girl » ou le magnifique « Wolf Moon » qui redonne un peu d’allant à cet fin d’album. La dernière piste étant encore elle aussi une narration.

Type O Negative signe ici l’album le plus accessible de sa carrière, et se fait une belle place dans les charts américains et européens en s’appuyant sur des sujets pas tout à fait dans les moeurs de l’époque et une musique aux douces atmosphères de mélancolie et tristesse.
Le groupe ouvre la voie à d’autres formations qui s’y engouffre sans pour autant ne serait-ce qu’égaler October Rust, qui est soyons sincères inimitable. Ces autres formations baignent plus dans un pseudo Rock Metal Gothique piège à gonzesses ultra formaté et pas franchement transcendant, voire même ridicule pour certains.

Le succès tient à peu de chose, et Type O Negative a su mettre tous les ingrédients qui font d’un album une réussite et marque les esprits même plus de 15 ans après. Il serait réducteur d’en accorder une partie au physique de Steele et à sa voix suave mais c’est pourtant le cas. Ce Frontman ténébreux mais timide avait cette particularité d’avoir de vrais crocs en guise de canines et possédait un charme et un sex-appeal monstrueux, comme sa carrure, entre Prozac et cocaïne, le géant a extériorisé ses démons par la musique, et j’espère que là où il est, il n’a plus besoin de vin pour monter sur scène.


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2 commentaires:

  1. Great review and amazing album! Seems like people only remember Bloody Kisses (Great album by the way) but this is an awesome album too and a big step for the band.

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    1. I really appreciate your com’ and support brother !

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