Le retour de Mercyless en 2013 a prouvé deux choses; ils savent toujours y faire et ils sont plus que jamais motivés.
Pas de langue de bois dans cette interview, où Max, le guitariste chanteur et leader du combo alsacien nous parle de son groupe, du futur, et un peu du passé. Le tout avec une réelle franchise.
SoB - Max,
merci de m’accorder cette interview, votre retour en 2013 avec Unholy Black
Splendor a été très bien accueilli par le monde du Metal, comment l’avez vous
vécu ?
Max :
Très bien, cela faisait deux ans que l’on composait les morceaux de cet album, et
on a mis toutes nos trippes dedans ! On voulait vraiment prouver
que notre retour n’était pas juste un effet de marketing, ou une petite passion
pour occuper nos week end ! On prend notre musique très au sérieux, et de
ce fait cet album doit rester une preuve de notre motivation et engagement
vis-à-vis du public et des medias en général. Du coup on est très content
du resultat et de l’engouement qu’il a suscité, et disons que notre travail
a porté ses fruits. Par contre le label (Trendkill Recs.) qui a sorti cet
album a été la chose la plus négative de tout cela, avec un manque de sérieux
et de professionnalisme à l’égard du public … et cela malgré une motivation au départ. Une experience que l’on évitera pour le prochain, c’est certain ! Heureusement nous sommes revenus à des bases saines avec Great
SoB - Prochainement
sortira un split à « l’ancienne avec Crusher » , tu peux nous dire quelques mots sur
son contenu ?
Max :
C’est une proposition de Crass (Crusher) et du label Deadlight Entertaiment. Franchement ça fait des années que l’on a envie de sortir un split, mais on a
jamais vraiment eu l’opportunité. J’ai toujours aimé ce format, et pour un
gars comme moi qui a connu l’âge d’or du vinyle, ce genre de sortie a toujours été une valeur sure et souvent une pièce de collection pour les
fans. Ce qui va être le cas pour celui-ci. De plus, quel plaisir de voir associer le nom de Crusher et Mercyless sur le meme skeud ! Un vieux rêve quelque
part. Pour notre face il y aura un morceau inédit, deux morceaux remixés par un
autre producteur et un titre live inédit de notre premier album.
SoB - Crass
de Crusher me disait récemment que l’ambiance au début des 90’s était très
sympa, voire fraternelle entre les groupes français, que gardes-tu comme souvenirs de ces années ?
Max :
Ah ! Effectivement, au debut des années 90, l’ambiance était au beau fixe. Il y avait tous les jours un nouveau groupe qui arrivait et plein de
découvertes dans le style Death Metal, Grindcore etc ... C’était les vrais
debuts de la scène en France avec Loudblast, Agressor, Nomed, Massacra, No Return, Crusher, Death
Power, Catacomb, Supuration… et plein d’autres ! Il y avait énormément d’entraide et de
fraternité entre les groupes. On a vécu de belles heures, beaucoup de choses étaient à découvrir, et franchement avec du recul on a passé de bons
moments ! Il y avait une forme d’innocence et d’envie de faire decouvrir ce
style extreme au monde entier. Hélas la fin des années 90 a mis pratiquement
fin à tout cela avec cette merde de Grunge et de de Neo metal !!
"Disons qu’il faut être un peu réaliste. La France n’a jamais été un grand marché du disque et notre scène Death / Thrash de l’époque à mis beaucoup de temps à trouver sa route. On avait franchement un train de retard par rapport à l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre, voire les États-Unis."
SoB - En
parlant de ces années, de nombreux groupes comme Mercyless, Agressor ou encore
No Return ne manquaient pas de talent, cependant vous avez eu du mal à vous
exporter, tu l’expliques comment ? Par des labels sans moyen ? ou juste la
faute à pas de chance ?
Max :
Difficile à expliquer… Disons qu’il faut être un peu réaliste. La France n’a
jamais été un grand marché du disque et notre scène Death / Thrash de l’époque à
mis beaucoup de temps à trouver sa route. On avait franchement un train de
retard par rapport à l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre, voire les États-Unis. Même si Loudblast et Agressor ont ouvert la voie, il était très
difficle déjà de s’imposer dans notre propre pays car personne n’y croyait. Surtout pas les médias et labels de l’époque. Du coup, « vas y pour
signer un contrat valable avec un label » , et essaye d’exporter ton disque ! Difficile, mais heureusement il y avait tout un reseau underground ( tape
trading, fanzine…) pour diffuser ta musique et ton nom. Ce qui est franchement bizarre, c’est que pour Mercyless on à eu une vraie diffusion à l’étranger car
notre label de l’époque était anglais et avait une bonne distribution hors de nos frontières ( Allemagne, USA … etc) et on a eu beaucoup de retours, même si
cela ne s’est pas beaucoup vu en France. Avec cela, le chemin à été plus
difficile pour les groupes français malgré leurs débuts prometteurs.
"Tant que l’on aura encore des choses à dire, on continuera à diffuser notre musique. Cette musique est un exutoire, un besoin pour nous. Mercyless est une prolongation de nos vies et de ce que l’on ressent au plus profond de nous."
SoB - Au sujet de l’avenir, comment vois-tu le futur de Mercyless ? Vous avez des plans ou vous profitez tout simplement de votre retour ?
Max :
On a toujours et encore beaucoup de rêves à réaliser. C’est pourquoi on est
encore là aujourd’hui. Tant que l’on aura encore des choses à dire, on
continuera à diffuser notre musique. Cette musique est un exutoire, un besoin
pour nous. Mercyless est une prolongation de nos vies et de ce que l’on ressent
au plus profond de nous. Le Death Metal est la seule façon que nous avons trouvé pour évacuer ce trop plein d'énergies qui envahit nos vies de tous les jours. On profite de rien du tout ! On continue juste à essayer de diffuser notre musique
comme on peut. Et je te rassure même après plus de 25 ans dans cette musique ont
galère toujours autant ! On a toujours pas d’ingénieur son , ou d’ingénieur lights,
on se deplace à quatre avec un fourgon qui est aussi âgé que le groupe, on a toujours du mal à obtenir un cachet décent, et on cherche toujours une boite de
booking pour nous aider ! Mais bon, voilà, comme des centaines de groupes on ne
se plaint pas et on continue à aller de l’avant. Puis on a toujours autant de plaisir à faire de la musique à travers des concerts et albums. Quand cette
envie aura disparu, on arrêtera, on est pas là pour faire illusion et
nous ne sommes pas des opportunistes non plus. On laisse ça à d’autres ! Alors oui
on a encore un avenir je pense, on est encore enormement motivé, en espérant que l’on nous calcule toujours dans un avenir proche.
SoB - Max, je te remercie beaucoup de m’avoir accordé de ton si précieux temps, je te
laisse le mot de la fin.
Max :
Un grand merci à toi pour ton soutien et support, ainsi qu’a tout ceux qui
croient encore en nous, c’est à dire : les assos, zines, radios, ainsi que Lord Factory, MERCI ! On espère aussi que les orgas et assos penseront à nous pour les
futurs concerts et festivals, car en ce moment, et je ne veux jeter la pierre à
personne, mais ça devient de plus en plus difficile de jouer dans de
bonnes conditions en France. Avec tous ces festivals et
tournées qui se produisent à longeur de temps, c’est peut être bien pour le
public ( du moin pour l’instant !) cependant si ça continu le serpent va se
mordre la queue !! Voir 3 ou 4 fois certains groupes en concerts et
festivals durant l’année, ça devient agaçant à la longue, surtout quand c'est toujours les mêmes !!! Elle est loin l’époque où l’on devait attendre 2/3
ans et faire 400 km pour voir des groupes comme Carcass, Morbid
Angel, Immolation…. Là c’était un événement bordel !!! Il y a un espèce
de système industriel de la musique Metal qui s’est mis en place ces dernières
années, où ce sont toujours les mêmes acteurs qui font la pluie et le beau temps. Alors je pense qu’il serait, en ces temps maussades plus que nécessaire de revenir à de vraies valeurs. Les temps sont durs pour tout le monde, pas seulement
pour les groupes connus et les labels, mais il ne faut pas se plaindre n'est ce
pas ?! Supportez vos groupes locaux And Stay EVIL !!!!
MERCYLESS forever Underground !!
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Contact mail : mercylessmax@gmail.com
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En écoute : 3 titres de Abject Offerings, premier album de Mercyless réédité en 2014.
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Share it and Enjoy,
Shades of God.
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